PREM C

Sébastien LagoutteResponsable de la coopération filière chimie et matériaux (DRE)

Médaille de cristal du CNRS

Sébastien Lagoutte est responsable de la coopération filière chimie et matériaux au sein de la direction des relations avec les entreprises du CNRS. Il est notamment en charge de la thématique des PFAS - ou substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées. Ces molécules, parfois surnommées « polluants éternels » en raison de leur forte persistance dans l’environnement sont utilisées dans un grand nombre d’applications industrielles. Depuis octobre 2022, Sébastien Lagoutte met en relation les entreprises et les équipes de recherche du CNRS afin de développer des solutions pour l’analyse, la capture, le recyclage, et le développement d’alternatives aux PFAS. Il est également à l’initiative du colloque scientifique « PFAS : enjeux et alternatives », organisé les 27 et 28 mars 2024 au siège du CNRS à Paris qui a permis de réunir 190 participants. Ses travaux sont récompensés par la médaille de cristal 2025.             

Titulaire d’un doctorat en chimie des polymères, Sébastien Lagoutte débute sa carrière dans l’industrie. Il intègre dans un premier temps la société INLAB Healthcare où il travaille à l’amélioration de l’efficacité des traitements médicamenteux. « La recherche et le développement m’attiraient particulièrement. Et j’avais aussi comme objectif d’aider le plus de monde possible », précise-t-il. Puis il fonde en 2016 sa propre entreprise d’impression 3D pour la décoration d’intérieur. « Cela m’a permis de renouer avec ma part créative », confie Sébastien Lagoutte. L’année 2022 marque la fin de son aventure entrepreneuriale, et le début de sa mission au CNRS au sein de la direction des relations avec les entreprises. Très vite, il repère une thématique singulière qui concerne un grand nombre d’entreprises et mobilise un vaste panel de disciplines scientifiques : les PFAS. Ces molécules, véritables couteaux-suisses de la chimie sont utilisées dans une immense gamme d’applications industrielles.  

Mais dans le même temps, les études pointant les effets néfastes d’une partie d’entre elles sur la santé humaine s’accumulent. « Des réglementations contraignant leur usage commencent donc à émerger, à la fois au niveau national et européen, souligne Sébastien Lagoutte. Chaque industriel est confronté à un enjeu spécifique. Il peut s’agir de mieux les détecter, les analyser, ou encore de trouver des substituts pour leurs applications ». Afin de favoriser l’émergence de solutions innovantes, Sébastien Lagoutte met en relation les entreprises avec les équipes du CNRS qui travaillent sur cette thématique, notamment grâce à un appel à projet à collaboration de recherche lancé en 2024 en coopération avec la mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires (MITI). Au total, 19 projets ont été financés. « L’objectif, c’est que la science issue de nos laboratoires puisse être diffusée vers les entreprises afin de servir la société. Et dans le même temps plusieurs équipes du CNRS qui n’avaient jamais travaillé ensemble ont commencé à s’associer, et à mutualiser leurs compétences pour explorer de nouvelles solutions », se réjouit-il. Néanmoins, le travail à accomplir est immense, concède Sébastien Lagoutte : « cette thématique nous occupera pendant des années encore. Il reste un vaste chantier devant nous ».